10. Beaux Jardins

Article paru dans le Journal de Biarritz
 
 

Pour de beaux jardins…

Vivre et travailler dans une ville, si belle soit elle, peut faire perdre un regard critique sur l’environnement immédiat.

La force de l’habitude voile les réalités et banalise ce qui nous entoure. Nous avons pourtant une grande chance et nombreux sont ceux qui nous envient le cadre merveilleux de Biarritz, de sa côte rocheuse, de ses plages, de cette merveilleuse vue sur le Golfe de Gascogne.

La ville elle-même recèle de superbes édifices, témoins du glorieux passé de Biarritz. A côté de ces beautés il y a, bien sûr, du moins beau et tout ce qui caractérise une ville moderne. Les derniers aménagements du Centre présentent essentiellement un caractère minéral et, pour ma part, j’aurais préféré une dominante végétale.

 

Si l’on considère nos espaces publics, quelques efforts ont été accomplis, mais, véritablement, rien n’a été entrepris pour magnifier nos jardins et leur offrir un aménagement paysager artistique, digne d’une grande station balnéaire.

Les derniers travaux de goudronnage partiels de l’allée principale du Jardin Public ne sont qu’un emplâtre sur une jambe de bois.

A ce stade de délabrement, on ne peut plus parler d’entretien et on recherchera vainement le charme dans le bitume.

Les allées du Lac Marion qui fut bien aménagé à ses débuts, ne sont plus entretenues et sont ravinées.

Que dire des falaises de la Côte des Basques dont la partie ancienne est négligée et la partie nouvelle est déjà envahie d’herbes de la Pampa ou même du square de la Grande plage, si triste ?

Quel que soit le jardin, celui-ci mérite d’être repensé et profondément transformé.

Pour ma part, je considère qu’il est du devoir d’une municipalité de fournir à ses citoyens de beaux parcs et jardins. Une réflexion sur le devenir de nos places et de nos lieux de détente doit être conduite.

D’une part, le recours à des paysagistes, spécialistes de la botanique et de l’environnement s’impose afin de végétaliser notre environnement dans des conditions optimales. Que l’on ne propose pas des feuillus en bord de mer comme un certain candidat aux municipales qui a, malgré tout, été élu !

D’autre, part, le recours aux bénévoles permettrait de soutenir l’effort de la collectivité et de laisser s’exprimer les talents qui ne manquent pas dans notre ville.

A l’image de la remarquable architecte paysagiste Linden B. MILLER qui a si merveilleusement su réhabiliter Battery Park ou le Conservatory Garden au Nord de Central Park en limite du quartier de Harlem à New York, nos paysagistes pourraient suggérer une refonte harmonieuse de nos jardins pour embellir le cadre de vie de tous.

Et, suivant aussi cet exemple New Yorkais, la municipalité pourrait laisser à des associations de bénévoles, chapeautées par les maîtres jardiniers de la ville, le soin d’entretenir les sites. Là bas, les collectivités s’impliquent peu et l’initiative privée est omniprésente. Ces groupes de citoyens participent à l’amélioration du cadre de vie de tous et trouvent dans cette démarche un lien social et une activité conviviale.

Or, tout le monde aime les beaux jardins. Ceux-ci permettent de se sentir bien, en phase avec la nature et ils rendent les gens heureux.

Les jardins améliorent la qualité de l’air, ils font baisser la criminalité et ils valorisent l’immobilier avoisinant.

Il s’agit d’une démarche de développement durable facile à mettre en œuvre dont les retombées sont immédiates.

Il est donc temps d’envisager d’améliorer sérieusement notre environnement, en quête d’excellence pour nos parcs et jardins.

 

                                                                              Jean-Benoît SAINT-CRICQ